Au repère de Tarbes

Fleur était assise en taverne en attendant son frérot, Ikaz, quand l'idée de confier la garde de son fils à son père germa en elle. Ses enfants Aurore et Erwann devaient les rejoindre dans une semaine en compagnie de leur gouvernante, Dame_Eleonor. Ils avaient décidé de profiter d'un peu de temps à eux en tant que jeunes mariés et de s'assurer qu'aucun danger ne se profilait sur la route avant de les faire venir.

Tout était réglé... mais cela voulait dire qu'Erwann serait privé de la présence, bon ok souvent l'absence pour pas dire quasimment toujours l'absence, de son père, Messire Aloysius_whace, un vieillard d'une soixante d'années dont la jeune Fleur, alors 20 ans, s'était amourachée à Lausanne. Le temps avait eu raison de cet amour impossible... il était absent, la laissait livrer à elle-même alors qu'en ce temps-là, elle avait eu besoin de sa présence.

Aujourd'hui, elle ne regrettait rien de ses choix de vie, sa vie actuelle la comblait de bonheur. Elle aimait son époux et sa seule présence pouvait illuminer sa journée pour des jours entiers. Elle était vraiment heureuse et cela se sentait.

Son esprit divaguait ainsi, en attendant ou du moins en espérant croiser son frérot, mais elle avait bien peur qu'elle quitterait Tarbes avec son époux sans l'avoir revu, ni même embrassé.

Elle prit donc sa plume, sortit son encrier et un parchemin vierge. Elle commença sa missive.

Citation :: Cher al,

Il y a longtemps que je n'avais point pris ma plume pour vous écrire. Il est vrai également que les circonstances qui remontent à quelques mois ont failli avoir raison de ma personne, mais encore une fois le soutien de mes proches m'a, comment dirai-je, conforté dans le choix de me battre pour rester et raisonné. J'ai pu sans crainte des conséquences poursuivre ma route et suivre une amie au péril de ma vie pour combattre un idéal qui n'existe que dans l'utopie.

Aujourd'hui, je suis nouvellement mariée, vous aurez sans doute appris mon mariage quand je vous ai adressé une invitation. Mon époux,Faross, et moi devons partir en voyage de noces, je voulais vous demander avant de donner des instructions contraires à ma gouvernante, Dame_Eléonor, vous confier la garde de votre fils, Erwann, le temps de mon absence. Il vient tout juste d'avoir 4 ans. C'est un petit homme maintenant, je lui ai appris à pêcher, il adore cela. Du haut de ses trois pommes, il vous ressemble grandement et j'en suis fière.

Nous devons nous rendre en Franche-Comté, afin d'officialiser le titre de baronne que j'ai acquis par mon mariage avec le Baron de Quingey. Les enfants, Erwann et Aurore, sont sensés prendre la route dans quelques jours avec leur gouvernante, Dame_Eleonor, et je me suis dis, en traversant Tarbes que vous pourriez avoir envie de partager du temps avec votre fils.

Je ne vous demande pas de me répondre sur l'heure. Vous avez jusqu'au début de la semaine prochaine pour le faire... Linelle ma colombe restera jusqu'à lundi prochain à Tarbes au cas où vous vouliez me donner réponse. Elle saura me trouver n'importe où.

Je vous souhaite une belle soirée, en regrettant de ne pas vous avoir croisé à la LJA, ce n'est que partie remise, sans aucun doute.

Mes amitiés sincères.

Votre dévouée

Fleur

Une fois terminée, elle la plia et la roula tout en l'attachant d'un ruban. Elle siffla sa colombe et lui murmura ces quelques mots:

"Ma douce Linelle, je te charge d'une mission. Tu porteras ce pli à Messire Aloysius_whace, tu sais ce viellard de 60 ans qui tient la taverne de la LJA icilieu. Tu attendras sa réponse jusqu'à lundi prochain, si jamais il n'en donnait pas... viens nous rejoindre. Ma chèere compagne, voici quelques graines pour ta mission"

La colombe lui picora dans la main pour lui faire comprendre qu'elle avait entendu sa requête et l'acceptait. Elle s'envola vers la maison du vieux pêcheur.

Fleur, voyant l'heure tardive, se dit qu'il était temps d'aller rejoindre son époux et de prendre la route. Qui sait quel genre d'aventure les attendait... ou quelle pause magique...àa méditer.

Fleur sortit de la taverne, avec un dernier regard sur la ville avant de monter à cheval sans se retourner.

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